vendredi 25 janvier 2019

Une liste de « Gilets jaunes » pour les européennes ?



Des Gilets jaunes envisagent de constituer une liste pour les élections européennes.

Ils en ont le droit, ils en ressentent le besoin ou le désir, ils peuvent donc se présenter à ces élections.

Mais est-ce pertinent ?

Les Gilets jaunes sont intervenus dans le débat public à partir de questions très concrètes qui les concernaient : les taxes, le revenu, …
Ils avaient une légitimité réelle pour clamer leurs appréciations sur ces sujets car cela les touchaient concrètement dans leur vie de tous les jours.
Ils ne demandaient pas, d'ailleurs, à devenir des députés, bien que cette voie soit ouverte à qui le désire.

Pour le Parlement européen, il en va autrement. Les sujets traités le sont à l'échelle européenne (il faut donc une bonne connaissance du fonctionnement des États), sur des sujets beaucoup plus globaux pour lesquels notre vie courante ne nous donne pas vraiment une bonne capacité d'analyse.

En effet, le Parlement européen a un pouvoir :

- législatif (il est chargé d’adopter la législation de l’Union, il doit se prononcer sur un large éventail de domaines, tels que le transport, la gouvernance économique, l'immigration, l'énergie, les transports, l’environnement et la protection des consommateurs) ;
- budgétaire (il a le pouvoir d'adopter l'ensemble du budget annuel de l'Union européenne) ;
- de contrôle (surveiller les autres institutions, contrôler l'utilisation du budget européen et s'assurer que la législation européenne est correctement mise en œuvre).

Tous ces pouvoirs ne peuvent être assumés que par des personnes en ayant les compétences. Aucune n'a probablement toutes les compétences, mais chacune doit en posséder quelques unes pour apporter une contribution effective.

On doit reconnaître, objectivement, que les Gilets jaunes n'ont pas ce genre de compétences. Ils peuvent les acquérir, c'est évident, mais il y faudra du temps et beaucoup d'engagements personnel avant de pouvoir se considérer apte à être un candidat crédible.

Ce faisant, je n'ai aucun mépris pour les Gilets jaunes. Nous connaissons tous le processus pour être embauché : nous devons prouver que nous avons les compétences pour l'emploi envisagé et nous sommes tous conscients que nous n'avons pas les compétences pour nous présenter à tout type d'emploi. Ici, il en va de même. J'ai d'autant moins de mépris pour eux que, moi-même, je ne me sens pas compétent pour me présenter – ex abrupto – aux élections européennes.

L'espace démocratique ne ferme aucune porte à qui que ce soit, mais il me semble que, pour le bon fonctionnement de l'Union européenne, ne devraient se présenter à ces élections que des personnes compétentes a minima ! Je ne vois pas dans le mouvement actuel des Gilets jaunes la capacité à proposer une liste pertinente aux prochaines élections européennes.


lundi 3 décembre 2018

Macron et les gilets jaunes

Notre Président de la République a gagné son élection d'une manière inhabituelle, notamment en appelant à un "nouveau monde" qui devait remplacer l'ancien et, bien évidemment, de manière excellente.

L'affaire des gilets jaunes me conduit aux observations suivantes :

- la jeunesse de M. Macron devait être un gage de renouveau et de réussite,
- son apparence "premier de la classe" laissait penser qu'il saurait bien mieux que ses prédécesseurs réussir à redresser le pays.

Ces deux critères auraient dû au contraire nous alerter sur les deux risques suivants :

- jeune, il n'avait certainement pas acquis une expérience humaine nécessaire pour assumer une responsabilité aussi lourde que celle de la présidence d'un Etat,
- "premier de la classe", il n'a jamais eu de responsabilités humaines et entrepreneuriales réelles.

En effet, dès sa sortie de l'ENA, il a été inspecteur des finances, puis il a rejoint en 2008 la banque d'affaire Rothschild. Il y traite, certes de dossiers importants, mais qui ne sont que des constructions financières (cf. Wikipédia) : rachat de Cofidis par le Crédit mutuel, revente du journal et recapitalisation du journal Le Monde, rachat par Athos de Siemens.
En 2012, il devient secrétaire général adjoint au cabinet du président de la République, puis ministre de l'économie en 2014.

L'analyse de son profil montre qu'il ne sait véritablement que traiter de grandes idées et à un haut niveau : c'est une qualité, c'est admirable dans un sens, mais sa présidence montre qu'il n'est que dans ce monde des grandes idées, du pouvoir et de l'argent.

Il n'a pas la fibre humaine, ce qui lui est reproché par beaucoup, et ce que l'on voit avec les gilets jaunes : il dit les écouter, mais il n'a pas envisagé de changer d'un iota ses décisions stratégiques (il devait les considérer bien plus importantes que celles qui ont amené les gilets jaunes à manifester malgré leurs difficultés de vie).

Il n'a pas non plus une vraie fibre managériale (ce que l'on voit avec les gilets jaunes), celle du management et de la direction des hommes : il dit les écouter, mais il reste sourd à leurs démarche.

Alors, tirons-en un enseignement pour les prochaines élections présidentielles :

- la jeunesse est un risque réel de manque d'expérience, donc de compétences,
- l'absence d'une réelle expérience humaine (activité professionnelle concrète ou élections politiques préalables) est un risque de déconnection avec la réalité humaine du pays.

Quoi que nous pensions des hommes ou femmes politiques, le pays en a besoin pour être gouverné : ne nous laissons pas attraper par des signes extérieurs séduisants, sachons discerner ceux qui ont les réelles compétences nécessaires pour gouverner.








mardi 20 novembre 2018

STOP à " Du coup " !

" Du coup …. "
" Du coup .... "

Véritable maladie aujourd'hui !

Toutes les phrases sont parsemées de " Du coup ", au lieu de dire " Donc ".

Je suis assommé par tous ces " Du coup " !

Les élèves, en math, lorsqu'ils font une démonstration, ne disent plus : " donc ceci ... ", puis " donc cela ... ". Non, ils assènent des " Du coup " répétés. Quel coup ont-ils reçu pour continuer leur raisonnement à partir d'un coup qui n'a pas été exprimé, qui n'a pas été reçu ?

Les journalistes ne disent plus " Donc ", mais " Du coup ".
Les personnes interrogées à la radio ou à la télévision sont également sous le choc de coups répétés et s'y réfèrent inlassablement : du coup, du coup, du coup !

" Donc " est une conjonction de coordination qui exprime une conséquence.

" Du coup " est une expression qui fait suite à un coup … reçu, un choc,

C'est vrai que l'on comprend très bien ce que veut dire une personne qui dit un "Du coup ".

Est-ce une grippe verbale, un virus verbal ?

Du coup, je ne sais quel antibiotique ou quel traitement prendre pour l'éliminer !

A l'aide !

jeudi 16 août 2018

De la force spatiale américaine et de la stabilité du monde

Le Président américain, Donald Trump, vient de décider de la création d'une force spatiale américaine.

1/ Un monde très conflictuel
Certes, la décision de Donald Trump peut se comprendre dans l'état actuel du monde : les conflits de toutes sortes (économiques, territoriaux, idéologiques, ...), les alliances de circonstances ou non, les guerres asymétriques ou non sont répandus sur toute la surface du globe.

2/ Un monde en réarmement
Dans ces circonstances, on observe un réarmement de très nombreuses nations à des niveaux de plus en plus élevés. Trois exemples :
- le nombre de pays ayant des sous-marins ne cesse de croître , en particulier chez des nations qui n'en avaient jamais eu l'usage et la capacité, alors que l'arme sous-marine demande une compétence exceptionnelle et qu'elle représente une menace très importante. ;
- les pays possédant l'arme nucléaire ou proches de la posséder n'ont cessé d'augmenter depuis la chute de l'empire soviétique, à l'encontre du traité international de non prolifération (TNP) signé en 1968. Le TNP stipule que les États dotés de l'arme nucléaire ayant fait exploser un engin nucléaire avant le 1er janvier 1967 (États-Unis, Russie, Royaume-Uni, France, Chine) s'engagent à ne pas aider un autre pays à acquérir des armes nucléaires, et que les autres États s'engagent à ne pas fabriquer d'armes nucléaires et à ne pas essayer de s'en procurer. Aujourd'hui, cependant, Israël, le Pakistan, l'Inde et la Corée du nord en sont pourvus, alors que l'Iran est à la veille de pouvoir posséder cette arme ;
- compte tenu du redéploiement des forces maritimes et aériennes russes sur l'Atlantique et la Baltique, les USA viennent de recréer la deuxième flotte US en Atlantique (qui avait été dissoute en 2011).

3/ Une obligation pour les États d'avoir les capacités de se défendre
Dans ce monde belligène, il est de la responsabilité des gouvernants d'assurer la sécurité de leur nation et donc de posséder une armée à hauteur des menaces qui les concernent.
Cela, selon le proverbe romain : « Si vis pacem, para bellum » (« Si tu veux la paix, prépare la guerre »).
Notons que ce proverbe n'incite pas à la guerre, mais favorise la légitime défense.

4/ Des organisation internationales prolifiques
Dans notre monde d'aujourd'hui, où chaque État peut avoir des liens ou des litiges avec n'importe lequel autre et non plus avec ses seuls voisins, la nécessité d'une régulation internationale et mondiale devient de plus en plus nécessaire.
Après la SDN (Société des nations, 1919), ce fut l'ONU (1942). Les différentes organisations (la plupart filiales de l'ONU) sont devenues très nombreuses, preuve de la nécessité de cette régulation internationale.
En voici quelques unes des plus connues, à titre d'exemples :
Cour pénale internationale, <conseil mondial pour la paix, Cours internationale de justice, Organisation pour l'interdiction des armes chimiques, Organisation mondiale de la santé (OMS), Programme alimentaire mondial, Fonds monétaire international, Organisation de l'aviation civile internationale, Union internationale des télécommunicaions, Organisation maritime internationale, organisation météorologique mondiale, Organisation mondiale du commerce (OMC), ...
Cette prolifération d'organismes à vocation mondiale est très positive car elle marque la recherche d'un fonctionnement apaisé du monde. Pourtant, on remarque que, malgré toutes ces organisations, le monde est de plus en plus conflictuel.

5/ Un autre traité relatif à l'espace
Un projet de « Traité sur la Prévention du placement d’armes dans l’espace et de la menace ou de l’usage de la force contre des objets dans l’espace » (PPWT pour Treaty on the Prevention of the Placement of Weapons in Outer Space, the Threat or Use of Force against Outer Space Objects) a été mis sur la table par la Russie et la Chine en 2008 : il interdit la mise en orbite d’armes nucléaires et tout autre type d’armes de destruction massive ainsi que l’utilisation de la Lune à des fins guerrières.

Voilà un traité apparemment positif.
Mais, les Américains n'ont jamais voulu signer ce traité car Russes et Chinois ne cessent de développer des armes de destruction de satellites, ce qui n'est pas cohérent avec le but affiché du PPWT !

6/ De la responsabilité des gouvernants
La régulation internationale est de la responsabilité des chefs d’État, et la réussite ou l'échec des actions de ces organisations est à mettre au compte des chefs d’État.

On ne peut que constater que les chefs d’État n'exercent pas correctement cette responsabilité !
La conscience qu'ils ont de la façon dont le monde pourrait évoluer vers une terre commune et partagée est loin d'être suffisante : les intérêts particuliers des États priment sur le bien commun à l'échelle du monde.

La décision de Donald Trump est donc tout à la fois compréhensible (menaces en provenance de la Russie et de la Chine) et regrettable : si la première puissance du monde n'a pas le courage d'agir plus pour une régulation du monde que pour ses propres intérêts, le monde ne peut que courir vers un avenir plus dangereux.

7/ De l’Église et des affaires du monde
Dans sa doctrine sociale, l’Église établit plusieurs principes qui devraient régir les relations internationales :

- la « Destination universelle des biens » (les biens que nous offrent le monde et l'intelligence des hommes ont vocation à être partagés pour améliorer la condition de tous) ;
- le « Bien commun », vision des relations humaines et étatiques fondées sur la recherche d'un bien, dans chaque affaire du monde, qui soit un bien pour tous, et non une confrontation d'intérêts particuliers ;
- la nécessité d'organisme internationaux et supra-nationaux ayant de réels pouvoirs pour établir des relations justes pour tous.

Ces principes universels et recevables par toutes les cultures pourraient éclairer les dirigeants du monde pour le plus grand bien de tous !

De la force spatiale américaine et de la stabilité du monde

Le Président américain, Donald Trump, vient de décider de la création d'une force spatiale américaine.

1/ Un monde très conflictuel
Certes, la décision de Donald Trump peut se comprendre dans l'état actuel du monde : les conflits de toutes sortes (économiques, territoriaux, idéologiques, ...), les alliances de circonstances ou non, les guerres asymétriques ou non sont répandus sur toute la surface du globe.

2/ Un monde en réarmement
Dans ces circonstances, on observe un réarmement de très nombreuses nations à des niveaux de plus en plus élevés. Trois exemples :
- le nombre de pays ayant des sous-marins ne cesse de croître , en particulier chez des nations qui n'en avaient jamais eu l'usage et la capacité, alors que l'arme sous-marine demande une compétence exceptionnelle et qu'elle représente une menace très importante. ;
- les pays possédant l'arme nucléaire ou proches de la posséder n'ont cessé d'augmenter depuis la chute de l'empire soviétique, à l'encontre du traité international de non prolifération (TNP) signé en 1968. Le TNP stipule que les États dotés de l'arme nucléaire ayant fait exploser un engin nucléaire avant le 1er janvier 1967 (États-Unis, Russie, Royaume-Uni, France, Chine) s'engagent à ne pas aider un autre pays à acquérir des armes nucléaires, et que les autres États s'engagent à ne pas fabriquer d'armes nucléaires et à ne pas essayer de s'en procurer. Aujourd'hui, cependant, Israël, le Pakistan, l'Inde et la Corée du nord en sont pourvus, alors que l'Iran est à la veille de pouvoir posséder cette arme ;
- compte tenu du redéploiement des forces maritimes et aériennes russes sur l'Atlantique et la Baltique, les USA viennent de recréer la deuxième flotte US en Atlantique (qui avait été dissoute en 2011).

3/ Une obligation pour les États d'avoir les capacités de se défendre
Dans ce monde belligène, il est de la responsabilité des gouvernants d'assurer la sécurité de leur nation et donc de posséder une armée à hauteur des menaces qui les concernent.
Cela, selon le proverbe romain : « Si vis pacem, para bellum » (« Si tu veux la paix, prépare la guerre »).
Notons que ce proverbe n'incite pas à la guerre, mais favorise la légitime défense.

4/ Des organisation internationales prolifiques
Dans notre monde d'aujourd'hui, où chaque État peut avoir des liens ou des litiges avec n'importe lequel autre et non plus avec ses seuls voisins, la nécessité d'une régulation internationale et mondiale devient de plus en plus nécessaire.
Après la SDN (Société des nations, 1919), ce fut l'ONU (1942). Les différentes organisations (la plupart filiales de l'ONU) sont devenues très nombreuses, preuve de la nécessité de cette régulation internationale.
En voici quelques unes des plus connues, à titre d'exemples :
Cour pénale internationale, <conseil mondial pour la paix, Cours internationale de justice, Organisation pour l'interdiction des armes chimiques, Organisation mondiale de la santé (OMS), Programme alimentaire mondial, Fonds monétaire international, Organisation de l'aviation civile internationale, Union internationale des télécommunicaions, Organisation maritime internationale, organisation météorologique mondiale, Organisation mondiale du commerce (OMC), ...
Cette prolifération d'organismes à vocation mondiale est très positive car elle marque la recherche d'un fonctionnement apaisé du monde. Pourtant, on remarque que, malgré toutes ces organisations, le monde est de plus en plus conflictuel.

5/ Un autre traité relatif à l'espace
Un projet de « Traité sur la Prévention du placement d’armes dans l’espace et de la menace ou de l’usage de la force contre des objets dans l’espace » (PPWT pour Treaty on the Prevention of the Placement of Weapons in Outer Space, the Threat or Use of Force against Outer Space Objects) a été mis sur la table par la Russie et la Chine en 2008 : il interdit la mise en orbite d’armes nucléaires et tout autre type d’armes de destruction massive ainsi que l’utilisation de la Lune à des fins guerrières.

Voilà un traité apparemment positif.
Mais, les Américains n'ont jamais voulu signer ce traité car Russes et Chinois ne cessent de développer des armes de destruction de satellites, ce qui n'est pas cohérent avec le but affiché du PPWT !

6/ De la responsabilité des gouvernants
La régulation internationale est de la responsabilité des chefs d’État, et la réussite ou l'échec des actions de ces organisations est à mettre au compte des chefs d’État.

On ne peut que constater que les chefs d’État n'exercent pas correctement cette responsabilité !
La conscience qu'ils ont de la façon dont le monde pourrait évoluer vers une terre commune et partagée est loin d'être suffisante : les intérêts particuliers des États priment sur le bien commun à l'échelle du monde.

La décision de Donald Trump est donc tout à la fois compréhensible (menaces en provenance de la Russie et de la Chine) et regrettable : si la première puissance du monde n'a pas le courage d'agir plus pour une régulation du monde que pour ses propres intérêts, le monde ne peut que courir vers un avenir plus dangereux.

7/ De l’Église et des affaires du monde
Dans sa doctrine sociale, l’Église établit plusieurs principes qui devraient régir les relations internationales :

- la « Destination universelle des biens » (les biens que nous offrent le monde et l'intelligence des hommes ont vocation à être partagés pour améliorer la condition de tous) ;
- le « Bien commun », vision des relations humaines et étatiques fondées sur la recherche d'un bien, dans chaque affaire du monde, qui soit un bien pour tous, et non une confrontation d'intérêts particuliers ;
- la nécessité d'organisme internationaux et supra-nationaux ayant de réels pouvoirs pour établir des relations justes pour tous.

Ces principes universels et recevables par toutes les cultures pourraient éclairer les dirigeants du monde pour le plus grand bien de tous !

vendredi 22 juin 2018

Signe de l'instabilité du monde : des Finlandais et des Suédois souhaitent que leurs pays entrent dans l'OTAN.




Des personnalités politiques, des diplomates, des directeurs de think-tanks, des scientifiques, des dizaines de Suédois et de Finlandais ont co-signé un communiqué exigeant de leur gouvernement respectif d’intégrer définitivement l’OTAN. 

Les lignes bougent puisque ces deux pays, traditionnellement pacifistes, ont de longue date adopté une attitude neutre vis à vis de l'Est et de l'Ouest.

La question de l'Ukraine et de la Crimée, le réarmement russe et les déploiements militaires russes vers l'océan Atlantique, la mer Baltique et la mer Méditerranée de plus en plus nombreux et agressifs font que la Finlande et la Suède ne se sentent plus suffisamment en sécurité.

Ce communiqué montre que la stabilisation du monde (la limitation des conflits et leurs régressions) n'est plus à l'ordre du jour.

Si, nous Français, sommes très attentifs principalement aux crises et conflits du Proche-Orient, c'est que les informations données par nos médias sont très insuffisantes sur le reste du monde : nos médias sont très centrés sur notre hexagone et sont trop peu portés sur la marche du monde.

Et pourtant, nous sommes bien dans une mondialisation totale, qui ne se limite pas aux seules questions économiques.

Outre les conflits en Afrique et au Proche-Orient, la Chine et la Russie montent en puissance rapidement et fortement dans plusieurs zones, faisant grandir l'instabilité et les risques de conflits :
- les Chinois investissent de plus en plus la mer de Chine du Sud pour en faire une mer exclusivement chinoise, en contradiction avec le droit international. Ils mettent en place le «  collier de perles », c'est à dire une présence continue de la mer de Chine au détroit d'Ormuz par le rachat ou la location pour une durée limitée d’installations portuaires et aériennes, via les rives de l’Océan Indien afin de s'assurer une sécurité d’approvisionnements stratégiques,
- les Russes ont annexé la Crimée, s'implantent militairement en Syrie (port de Tartous, aéroport de Lattaquié), déploient régulièrement des avions militaires aux portes des pays de l'Union européenne, déploient des forces navales en Atlantique nord, en Méditerranée et en mer Noire, ainsi que des sous-marins en Baltique.

Peut-être faudra-t-il ajouter bientôt la Corée du Nord à ces deux pays.

Ces développements russes et chinois trouvent, en partie, leur justification dans l'attitude des USA en diverses régions du monde. Il est effectivement dommage que cette super-puissance réellement démocratique, n'ait pas eu un rôle stabilisateur – et de loin – dans les affaires du monde : elle aurait pu marquer l'histoire du monde en mettant sa puissance au service de la pays mondiale : l'opportunité est passée. A trop défendre ses intérêts propres, sans prendre en compte ceux des autres nations, elle n'a pas permis à la Chine de s'ouvrir au monde de manière plus pacifique et à la Russie de ne pas se sentir humiliée après la chute de l'empire soviétique.

Les tensions mondiales croissent, la Finlande et la Suède cherchent la protection de l'OTAN : la période actuelle devrait être celle de l'entrée de l'Union européenne dans le concert des grandes puissances. Mais nous en sommes très loin : l'Europe va-t-elle se réveiller pour rechercher la pacification du monde ?


samedi 21 mai 2016

Fanzones et sécurité : le choix et simple.


Le directeur général de la sécurité intérieure, Patrick Calvar, a déclaré lors de son audition du 10 mai   devant la commission de la Défense et des Forces armées de l’Assemblée nationale : « La France est aujourd’hui, clairement, le pays le plus menacé. » On s'en doutait, mais cette parole d'un tel responsable est on ne peut plus importante.

Patrick Calvar prévient, ensuite, qu'après le mode commandos et kamikazes de 2015, le risque est élevé d’une « campagne terroriste caractérisée par le dépôt d’engins explosifs dans des lieux où est rassemblée une foule importante, ce type d’action étant multiplié pour créer un climat de panique ».

Le gouvernement est prévenu, alors même que la compétition de l'Euro de football va bientôt commencée.

Le Gouvernement a maintenu cette compétition, malgré le risque déjà déterminé comme élevé et c'est bien ! En effet, il est important que " l'Etat islamique " et les terroristes qui pourraient s'en réclamer comprennent que la France se sent capable de protéger ses concitoyens et qu'elle ne cède pas à la peur : la compétition doit avoir lieu.

Pour ce qui est des " fanzones ", il en va tout autrement : la compétition peut se dérouler sans elles et aucun spectateur intéressé ne sera privé de compétition puisqu'elle pourra être suivie par chacun à la télévision. 
Il serait donc inacceptable de prendre deux risques très graves et très probables, aux seules fin de permettre des rassemblements qui manifestent seulement le plaisir d'être ensemble et, comme on le dit habituellement, de " communier " dans la ferveur. 
Le premier risque est celui d'avoir de très nombreuses victimes à l'occasion de carnages insupportables. Non seulement, cela bouleverserait notre pays mais cela donnerait une occasion de victoire aux terroristes. 
Le deuxième risque est celui de l'usure des forces de l'ordre déjà épuisées par toutes les mesures de sécurité dues à Sentinelle et à toutes les grèves qui se terminent par des actions violentes.

Distinguer un événement international du plaisir personnel d'une petite partie de la population est un argument que le Gouvernement se doit de faire, même si cela doit lui faire perdre des voix aux prochaines élections.

Mais, si des attentats avaient lieu pendant la compétition, alors qu'il avait pris toutes les mesures nécessaires, cela ne devrait pas lui faire perdre de voix.
A l'inverse, des attentats dans des fanzones seraient, rétrospectivement, mis au compte de l'erreur d'analyse du Gouvernement.

Mais, ce qui doit prioritairement guider le Gouvernement, c'est la sécurité de ses concitoyens et non des calculs électoraux : les fanzones doivent être interdites cette année.